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Les sites archéologiques

Les sites archeologiques de Vresse-sur-Semois par Jean-Pierre Lambot

En date du 10 novembre 2016, le Collège de Vresse a chargé Monsieur Victor Ligot de la surveillance et de l’entretien des sites archéologiques du territoire communal. C’est une personne qui réside depuis quelques années à Laforêt mais qui y vient séjourner depuis fort longtemps et qui connaît bien la région. Il y a d’ailleurs fouillé à plus d’une occasion, notamment dans la forêt de Gedinne. Mais Monsieur Ligot ne s’adonne pas à des travaux archéologiques uniquement dans notre terroir ; on le trouve en d’autres lieux en Belgique et à l’étranger, notamment dans le Midi de la France. Pour les spécialistes, il s’agit là d’un préhistorien, mais en fait toutes les périodes anciennes l’intéressent.

A la vérité, le grand public est parfois étonné qu’il existe des sites archéologiques sur le territoire de notre commune. Pourtant, il y en a plus d’un. Le plus connu est probablement, en bordure de la route qui va de Membre au carrefour de La Bonne Idée, le site du « Tchèté de la Rotche » (comme on dit en dialecte champenois), qui consiste en un mamelon rocheux (d’où son nom de « château de la roche »), au sommet duquel s’élevait une fortification de l’an mil. Même s’il n’en reste pratiquement rien, les archéologues qui l’ont fouillé, ont trouvé suffisamment d’éléments pour en reconstituer une maquette qu’on peut voir dans un important musée de Mayence en Allemagne.

A ce sujet, on notera qu’il existe bien d’autres sites fortifiés sur le territoire de Vresse : bien sûr le château d’Orchimont, mais encore le « Châtelet » à Bohan, la redoute de « Bouche à Bonru » à Alle, sans doute le sommet de la crête rocheuse de « Laspote Laviau » à Mouzaive, et – en raison de son appellation – le bois de « la Hez Cheslin » à Nafraiture.

Mais il n’y a pas que des châteaux ou des fortifications. Comme un peu partout en Ardenne, il y a à Vresse des villages disparus – le plus connu étant incontestablement Bertrand-Fontaine à Mouzaive – et des chemins anciens – comme la « chaussée romaine » (certainement une voie plus antique encore) qui traverse la Semois au gué de Membre –. On observera qu’une autre route importante, venant des hauteurs de Sugny, devait franchir la rivière à Mouzaive, dont la dénomination était jadis « Mosae via », c.à.d. la « voie de la Meuse ».

Cependant je terminerai en évoquant l’archéologie de la préhistoire, car – on ne s’en rend pas toujours bien compte –, mais les endroits où l’on a découvert des silex (par centaines !) sont nombreux dans la vallée de la Semois, notamment à Alle et entre Vresse et Membre. On retiendra que les hommes qui habitaient notre région, voici près de dix mille ans, étaient appelés par les archéologues non pas des Ardennais, mais des « Ardenniens ». IL s’agissait des « derniers chasseurs » ; par la suite, les gens sont devenus des agriculteurs.

La Fontaine Sainte Agathe, entre Laforêt et Sugny par Jean-Pierre Lambot

En collaboration avec l’association pour la sauvegarde des Sites Archéologiques de la vallée de la Semois (S.A.S.) et le Centre Touristique et Culturel de Vresse, le syndicat d’initiative de Vresse-Membre-Laforêt vient de procéder au réaménagement et à la protection de la Fontaine Sainte Agathe. Située dans le massif forestier qui sépare les localités de Sugny et de Laforêt, cette source qui n’est vraiment connue que des bûcherons et des gardes, mais quand même aussi par les promeneurs qui s’aventurent dans ces lieux, puisque sur place ils tombent nez à nez avec un panneau didactique qui a trait à la Fontaine (promenade n° 52 de la carte des promenades de Vresse-sur-Semois).

En fait, lorsqu’on étudie les documents cartographiques relatifs à ces bois, l’attention ne manque jamais d’être attirée par le site qui y est très souvent mentionné, même si généralement il y a quelque confusion en ce qui concerne la localisation précise de la Fontaine. En effet, celle-ci est d’habitude renseignée en bordure du chemin qui longe la Membrette, alors qu’à proprement parler, l’eau sourd de la colline à une centaine de mètres en retrait du ruisseau, dans une sorte de petite conque naturelle. Mais ce n’est pas là une grave erreur.

Ce qui est plus intéressant, c’est de savoir pour quelle raison cette source a été consacrée par la tradition à sainte Agathe. En pleine forêt, cette appellation peut sembler étrange. Mais ce l’est moins lorsqu’on se rappelle qu’ici, même si on est en bordure du territoire de Sugny, on se trouve plus exactement dans le périmètre de l’ancienne commune de Laforêt. Or, la sainte patronne de ce village est justement sainte Agathe, laquelle est fêtée le 5 février. La dénomination de la Fontaine fait donc référence à la localité.

A ce propos, pour ceux qui se passionneraient pour les étrangetés de la toponymie locale, je voudrais faire observer que ce ne sont pas les noms de lieux à caractère religieux qui font défaut en l’occurrence. Par exemple, la portion de forêt qui englobe la Fontaine Sainte Agathe, est dénommée « Bois de la Croiginette » (c.à.d. « Bois de la petite Croix »), tandis que juste au-dessus de la source, on débouche dans le « Ban l’Abbé ». Mais je pense qu’il ne faut voir là rien d’autre que le fait du hasard.

Ceci étant, on notera encore qu’une autre dénomination du lieu dans lequel coule l’eau de la Fontaine Sainte Agathe, c’est « La Louvière », désignation qui est déjà utilisée dans un document fort ancien, puisqu’il s’agit d’un acte de 1617, qui a trait au bornage du « Ban l’Abbé ».

Voilà encore un petit clin d’œil du hasard ? On ne l’a pourtant pas fait exprès. Mais il y a exactement quatre siècles qui séparent le vieux document et la préoccupation qu’on porte maintenant à la Fontaine.

Sauvegarde des Monuments et Sites Archéologiques de la Semois : www.archeologie-semois.be

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